Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, Rome

Rétrospective futuriste

Le profil tournant en 3D du Duce est représenté par « La tête de Mussolini », une œuvre en terre cuite peinte réalisée par Renato Bertelli en 1933. Une pièce décolletée singulière. Le futurisme est évoqué par la représentation du mouvement, de la mécanique, de la technique et de l’industrie. Ce mouvement artistique est célébré jusqu’à fin avril à Rome lors de l’exposition « Il Tempo del Futurismo » à la Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea.

Par Michele Caracciolo di Brienza

L’exposition promue par le ministère de la culture a été organisée par Gabriele Simongini, historien de l’art. Cet hommage célèbre le 80ème anniversaire de la mort de Filippo Tommaso Marinetti, fondateur du mouvement en 1944. Différemment des précédentes expositions dédiées au mouvement d’avant-garde révolutionnaire fondé en 1909, celle-ci met l’accent sur les liens entre l’art, la science et la technologie. Elle met également en lumière la renaissance de la sensibilité humaine qui a suivi les grandes avancées scientifiques ayant mené à l’apparition du futurisme. Une réflexion pertinente aujourd’hui, si l’on considère que l’émergence de l’intelligence artificielle concrétise la prédiction de l’humanisation de la machine anticipée par les futuristes eux-mêmes. L’exposition est pluridisciplinaire et met en lumière les notions de vitesse, d’espace, de distance et de sensibilité perceptive présentes dans les œuvres majeures du futurisme, tout en les situant dans le contexte sociétal de l’époque, transformée par les avancées scientifiques et technologiques.

Attention à l’indigestion !

Environ 350 œuvres, dont des peintures, des sculptures, des plans, des meubles, des films, ainsi qu’une centaine de livres et d’affiches y seront exposées. Sans oublier un hydravion, des voitures, des motos et des instruments scientifiques d’époque. L’exposition comprend de nombreuses œuvres de la collection de la Galleria d’Arte Moderna, signées par d’importants artistes de l’époque dont Tullio Cralli, Osvaldo Peruzzi et Sante Monaches. D’importantes collaborations contribuent également à l’exposition à caractère scientifique, comme celle avec le Musée national de la science et de la technologie Leonardo da Vinci pour le prêt de nombreux objets scientifiques. Mais gare à l’indigestion, il y a près de 400 œuvres allant de 1909 à 1945.

L’arrivée de l’intelligence artificielle réalise la prophétie de l’humanisation de la machine prédite par les futuristes.

«Il tempo del futurismo»

Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contempemporanea»,

131 via Belle Arti, Rome, jusqu’au 27 avril 2025 

Du mardi au dimanche de 9h à 19h.

 https://lagallerianazionale.com 

Prudent de réserver, même s’il existe une caisse.

« Il tempo del futurismo » déroute par son ampleur. Les immenses salles contrastent avec les toiles du mouvement relativement petites. De plus, ces salles, au nombre de 26, semblent interminables et similaires entre elles. Compter environ 400 œuvres, sans oublier les gadgets incontournables.