La problématique est connue et ne s’améliore pas, nous manquons de main-d’œuvre dans les métiers techniques. Cette situation touche également les autres domaines. Il est cependant toujours malheureux de constater que les choix des métiers restent très limités, genrés et trop souvent liés à l’environnement socio-familial.
Pierre-Yves Kohler, directeur général FAJI, responsable du Salon SIAMS
Pour faire court : un jeune homme dont des membres de sa famille travaillent dans le domaine technique a (beaucoup) plus de chances d’entrer dans cet écosystème qu’un autre évoluant dans un environnement différent. Et l’on ne parle pas des filles ! Une jeune fille qui affiche de bons résultats scolaires et souhaiterait devenir polymécanicienne, et même ingénieure par la suite, devra faire face à de nombreux écueils. J’enfonce des portes ouvertes ? Oui certainement, mais cette prise de conscience est importante pour la suite !
L’importance de l’image
Avec le projet de valorisation des métiers techniques #bepog, nous organisons de nombreuses activités avec les élèves de l’école obligatoire et leurs enseignants de manière à faire évoluer l’image de nos beaux métiers. Très souvent, l’image des métiers n’est pas à la hauteur de la réalité. Dans toutes les visites que nous effectuons dans les entreprises avec des jeunes ou des enseignants, le retour est positif ! Les visiteurs ne se doutaient pas des incroyables compétences et environnement qu’ils allaient visiter ! L’environnement (micro)technique offre un potentiel énorme aux personnes intéressées.
Le syndrome de l’ingénieur
Permettez-moi une parenthèse un peu caricaturale : souvent lorsque l’on parle de marketing avec les entreprises microtechniques, nous rencontrons le syndrome de l’ingénieur. Celui-ci mêle la conviction de disposer d’une super solution « qui devrait se vendre toute seule » et une modestie à toute épreuve. C’est génial de disposer de tels produits et solutions et pour les faire connaître, le curseur doit être déplacé entre cette approche très technique et le « bling-bling » de trop de (mauvais) marketing. Nous avons besoin de la même approche en ce qui concerne les métiers. Soyons fiers de ceux-ci et faisons-le savoir !
Des moyens fatalement limités
Communiquer au niveau de l’ensemble de la population avec un message fort, répété et multicanal est presque impossible de nos jours sans disposer de budgets pharaoniques. Mais il est possible d’y travailler, chacun à son niveau. C’est la fameuse histoire des petits ruisseaux qui se répète ! Si chaque entreprise fait rêver un peu plus les jeunes, chacune à son niveau en organisant un événement, une visite, en prenant un·e stagiaire ou un·e apprenti·e et en communiquant, le niveau de perception de la magie des métiers techniques devrait monter !
Deux mondes pas si éloignés
On entend souvent que l’industrie et le monde académique ne se comprennent pas, que les enseignants poussent les élèves vers les voies académiques et qu’ils minimisent la voie duale de l’apprentissage (principalement en Suisse romande). Ce point était assez juste il y a des années mais la situation a évolué. Dans toutes les manifestations que nous organisons avec des enseignants et des entreprises, nous remarquons qu’il manque souvent juste un peu de communication entre les deux. Ici également, si chaque entreprise faisait rêver un peu plus les enseignants, nous pourrions collectivement gagner.
Une expertise à disposition
Entre 2020 et 2022, #bepog a organisé, principalement dans l’Arc jurassien, des activités pour plus de 5’000 élèves dans les écoles ou avec des entreprises. Catherine Hahn, responsable du projet des speed-datings des métiers de l’industrie et des activités dans les écoles précise : « Nous avons l’expérience et suffisamment de recul pour nous permettre de simplifier toutes ces activités et nous sommes à disposition des entreprises pour discuter d’actions à entreprendre dans le but de valoriser nos beaux métiers ».
Pour en savoir plus : www.bepog.ch

