Le tissu économique suisse repose largement sur le savoir-faire technique de près de 8’000 PME. Dans les prochaines années, la relève devra être assurée pour près de 400’000 emplois qualifiés. FAJI SA l’organisateur du salon SIAMS est responsable du projet de valorisation des métiers techniques #bepog. Rencontre avec Catherine Hahn, cheffe de projet et Pierre-Yves Kohler directeur.
« La relève dans les métiers techniques n’est pas assurée et nous devons sensibiliser tous les publics à ces métiers intéressants, ouverts sur l’avenir et créateurs de valeur » explique Pierre-Yves Kohler en préambule.
Sur le fond, le défi est simple : faire connaître et faire prendre conscience aux jeunes, à leurs parents et aux enseignants que les métiers techniques peuvent être une alternative de choix de carrière et de vie intéressante. « Souvent les jeunes gens n’envisagent même pas une carrière dans les métiers techniques, simplement par méconnaissance » précise Catherine Hahn. Elle ajoute : « Et parfois leurs parents voire leurs enseignants les découragent… simplement parce qu’ils ont une vision de ces métiers qui ne correspond plus à la réalité ».
Contrer les idées reçues
« L’image des métiers techniques auprès des publics est frustrante en raison de la méconnaissance du domaine. Ainsi, un polymécanicien qui travaille dans un atelier, passe une bonne partie de son temps sur un ordinateur ou sur une commande numérique… et le sol y est aussi propre que celui d’un hôpital. Nous sommes très éloignés de la vision des ateliers d’antan » ajoute la cheffe de projet. Autre idée reçue, les apprentissages sont destinés aux cancres en panne de débouchés. Un bon élève risquerait de gâcher sa vie en entamant un apprentissage. La cheffe de projet s’insurge : « Un·e jeune qui commence un apprentissage peut décider de rester un·e professionnel·le compétent·e et réussir sa vie. Elle ou Il peut également continuer à se former pour devenir, technicien·ne ou ingénieur·e. Et si elle ou il veut ensuite étudier à l’école polytechnique fédérale ou à l’Université, toutes les portes lui seront ouvertes ».
Les 5,5 raisons pour inciter nos enfants à embrasser un métier technique
Numéro 1 – Un domaine fournisseur d’emplois
Selon une étude de Swissmem, près de 18’000 personnes manqueront chaque année dans les métiers techniques. Ces chiffres se confirment chaque jour dans l’industrie où le manque de main d’œuvre compétente se fait sentir. L’arrivée à l’âge de la retraite des baby-boomers ne fait que renforcer ce phénomène.
Numéro 2 – Des métiers modernes
Malheureusement le domaine de l’industrie ne fait plus rêver (à tort bien entendu) et souvent dans l’esprit des parents, ces métiers restent des professions pour les élèves moins doués et pour les manuels. S’il est possible de faire une Attestation de Formation Professionnelle (AFP) de praticien en mécanique pour les jeunes ayant un peu plus de difficultés, le spectre des formations est très large et les bons élèves en mathématiques et en physique peuvent choisir, par exemple, un CFC de polymécanicien, de micromécanicien, d’automaticien afin de mettre leurs compétences à l’épreuve.
Aujourd’hui tous ces métiers font la part belle à l’informatique, la robotisation ou encore la numérisation. La réalité passionnante des métiers techniques a évolué plus rapidement que les vieux clichés.
Numéro 3 – Des métiers ouverts sur l’avenir
A une époque, obtenir un CFC menait à une impasse. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La voie de l’apprentissage permet d’entrer rapidement dans la vie professionnelle tout en trouvant des passerelles pour continuer en permanence à se former. L’industrie compte de nombreux exemples de professionnels et de chefs d’entreprise ayant suivi cette voie. « La formation DUAL mène même jusqu’au Conseil Fédéral » précise la cheffe de projet en souriant.
Il est courant de dire aujourd’hui qu’un fort pourcentage des métiers de 2030 n’existe pas encore. C’est juste ! Une chose est sûre, un bon nombre d’entre eux seront liés à l’industrie. Les formations s’adaptent en permanence pour permettre aux jeunes d’évoluer.
Numéro 4 – Des métiers passionnants
Les jeunes (et les moins jeunes) sont aujourd’hui hyperconnectés et disposent d’objets technologiques. Le point commun entre penser, créer, designer, digitaliser, industrialiser, produire, automatiser, contrôler et réparer tous ces objets technologiques ? Les métiers techniques ! Sans tous ces spécialistes qui inventent le futur en permanence, il n’y aurait pas d’industrialisation. Les points communs entre piloter une usine automatique, contrôler un robot, programmer l’aspect technique d’une opération médicale, concevoir de nouvelles solutions d’écomobilité et bien d’autres défis ? Ils reposent tous sur des métiers techniques passionnants.
Numéro 5 – Aussi pour les filles
La perception des métiers techniques auprès de la gent féminine est encore pire. En matière d’apprentissages, selon des statistiques romandes, la moitié des filles se répartissent dans quatre professions différentes, contre douze pour les garçons. En réalité le choix est bien plus vaste et tous les métiers sont ouverts aux femmes comme aux hommes… oui, les métiers techniques également !
Numéro 5 bis – Un système extraordinaire
Le système de formation DUAL suisse est copié et envié bien à la ronde au point d’oublier son efficacité. La formation est équilibrée entre le savoir, le savoir-faire et le savoir-être pour permettre aux jeunes d’entrer de plain-pied dans le monde du travail sous de bonnes conditions… tout en étant déjà au bénéfice d’un salaire. Une fois le CFC en poche toutes les alternatives et toutes les carrières sont possibles.
Pour en savoir plus sur les métiers techniques : www.bepog.ch
Toutes les activités de promotion des métiers techniques et de la formation DUAL : https://bit.ly/3zHk5jO